Entraîner est un sport délicat, et il peut se corser quand on manage quelqu’un de plus âgé, plus expérimenté que soi. Dans ces situations, les entraîneurs peuvent rapidement perdre confiance en eux ou ressentir le syndrome de l’imposteur.
La différence d’âge, d’expérience et d’ancienneté peut rendre les relations complexes à gérer. Il ne faut pas pour autant paniquer : si c’est vous l'entraîneur de l’équipe et pas quelqu’un d’autre c’est qu’il y a de bonnes raisons. Pour avoir vécu cela lorsque j'entraînai les pros à Créteil, je sais qu'on peut avoir quelques doutes au début, je vous livre ici 7 conseils qui vous aideront je l'espère à être le(la) meilleur(e) possible si cela vous arrive.
1. Faites vous confiance
Prenez conscience de votre zone de confort, listez les missions où vous êtes à l’aise, ayez conscience de vos qualités. Qu’est-ce qui fait de vous un bon entraîneur ? Votre sagesse, votre ambition, votre écoute, votre capacité à embarquer toute une équipe derrière vous, à donner confiance, à prendre des risques, à faire émerger de jeunes joueurs(ses) ? Une chose est sure, évitez de vous comparer à votre prédécesseur : âge, expérience, ancienneté…
Essayez plutôt de vous concentrer sur vos spécificités, sur ce qui vous rend unique. Vous êtes compétitif(ve), pragmatique, tenace, disponible, créatif(ve), observateur(rice), ouvert(e), pédagogue, honnête, réaliste, fiable … ? Quels sont les adjectifs qui vous définissent le mieux ? Ayez vos qualités en tête ! N’hésitez pas à demander à votre entourage de vous aider si vous trouvez cet exercice trop difficile. Il y a surement des collègues, des gens dans le club avec qui vous échangé, qui peuvent vous aider. Je me rappel avoir eu une discussion avec un jeune entraîneur du club ou il m'avait parlé de la manière dont il percevait mon coaching qui m'avait fait beaucoup de bien.
2. Etre dans une dynamique d'apprentissage
L’apprentissage se fait dans les deux sens : de l'entraîneur vers les joueurs(ses), mais aussi des joueurs(ses) vers l'entraîneur ! N’oubliez pas d’être dans une posture d’ouverture, de rester curieux et à l’écoute de vos joueurs(ses). Posez-leur des questions techniques et réfléchies pour mieux analyser les rouages de l’équipe, mais aussi pour apprendre de l’expertise et des missions de chacun. Il y a peut être parmi vos joueurs(ses) certains qui ont vécu des compétitions plus élevées : jouer en nationale alors que l'équipe aujourd'hui est en région par exemple. Il y a forcément des idées qui peuvent vous servir.
Issam Tej avait jouait 9 championnats du monde et 3 tournois olympiques, autant vous dire qu'il a été d'une aide précieuse quand je l'ai entraîné.
3. Offrez de l'autonomie à vos joueurs(ses)
Évitez le micro-management, le contrôle abusif de vos joueurs(ses). Un contrôle incessant et intrusif aura tendance à frustrer ou énerver vos joueurs(ses) qui ne se sentiront pas dignes de confiance. Le meilleur cadeau que vous puissiez leur faire est d’adopter une attitude coopérative. Ne faites pas de rétention d’information et surtout, n’oubliez pas de déléguer : cela renforce la cohésion de groupe et cela prouve que vous croyez en la bonne volonté et en la force de travail de l'équipe. Chacun se sentira alors impliqué.
Prenez conscience de vos qualités, de ce qui fait de vous un bon entraîneur
Adaptez-vous également à leur manière de travailler. Si les plus jeunes usent et abusent des nouvelles technologies, comprenez que leur usage est plus souvent synonyme de contrainte pour leurs aînés. Veillez à ce que chacun soit à l’aise avec les outils utilisés et envisagez les changements avec douceur et souplesse, plus facile à dire qu'à faire...
4. Admettez que vous ne connaissez pas tout
Le rôle de l'entraîneur n’est pas de tout savoir sur tout. Vous êtes là pour accompagner l'équipe, l'encourager, lui donner des objectifs ambitieux mais atteignables. Vous avez le droit de ne pas tout connaître ni de tout savoir. Même si tout le monde n'est pas d'accord avec ça dans le sport, j'en suis convaincu !
Il n’y a aucune honte à avoir et cela est même normal. Pensez au PDG d'une entreprise : il est sans doute beaucoup moins expert que ses managers sur leurs domaines d’expertise, pourtant c'est lui qui les dirige.
5. Challengez votre équipe pour l'aider à se surpasser
Donnez-lui l’opportunité de progresser. Fixez, avec elle, des objectifs ambitieux, mais atteignables. Chaque membre de votre équipe a été recruté pour une expertise et vous êtes là pour le leur rappeler. Tel(le) joueur(se) a été recruté pour son bras, un(e) autre pour ses qualité(e)s défensives, un(e) autre pour son intelligence de jeux... Aidez-leur également à progresser dans leu carrière : “Où souhaitez-vous aller ? Que souhaitez-vous apprendre ? Comment puis-je vous aider pour que vous puissiez atteindre cet objectif personnel ? Tous les joueurs(ses) en ont...
N'hésitez pas à rappeler à vos joueurs(ses) leurs qualités, aidez les à atteindre leurs objectifs, tout le monde en a, même les plus âgé(e)s.
6. Demandez leur un feedback
La vous vous dites, il est fou ! Et ben non, je l'ai fait lorsque j'entraînais la N1, je regrette de ne pas l'avoir fait avec les pros (sans doute parceque ça ne se "faisait" pas...).
Restez ouvert à la discussion, encouragez le partage d’idées et d’informations. Donnez du feedback, mais acceptez aussi que l’on vous en fasse. Tentez d’accepter les reproches et n’essayez pas de protéger votre égo. Confrontez, avec bienveillance, les joueurs(ses) qui pourraient remettre en cause votre légitimité, entre adulte les discussions doivent servir à progresser !
7. Soyez celui(celle) qui gère le projet dans son ensemble
Votre rôle est de prendre du recul et de coordonner les compétences et les membres de votre équipe. C’est comme cela que vous aiderez votre équipe à avancer dans la bonne direction et à atteindre ses objectifs !
Bien sur qu'il y a la partie "technique" dans l'entraînement, mais tirer le meilleur de chaque joueur(se) sur le plan managérial est ce qui va souvent faire la différence en match...
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